Le 22 avril 2020, l’Académie Nationale de Médecine publiait sur son site Internet un communiqué engagé afin d’inciter les personnes qui évoluent en société, à porter un masque anti-projections. Le port du masque a depuis, été vivement recommandé de façon unanime afin de limiter la propagation du Coronavirus, afin de protéger le porteur du masque, ainsi que son entourage. Cette position affirmée de la part d’une institution faisant référence en France est venue clore un débat de plusieurs semaines sur le sujet. Plusieurs questions s’étaient alors posées : faut-il porter un masque ou écran anti-projections afin de limiter la propagation du COVID-19 ? En pleine pénurie de masques chirurgicaux et FFP, porter un masque en tissu est-il utile ? Face aux différents avis parfois politiques, des groupements de scientifiques se sont positionnés afin d’encourager le port de masques barrière et masques filtrants. Voyons ensemble les détails des raisons qui expliquent qu’il est nécessaire selon eux, de porter un masque et dans quelle mesure un masque en tissu est une solution appropriée.
Des études scientifiques valident l’efficacité des masques en tissu
Publication de la Cambridge University Press - 2013
Les scientifiques se sont notamment appuyés sur une étude publiée en mai 2013 par la Cambridge University Press intitulée « Test d’efficacité des masques en tissu : protégeraient-ils en cas de pandémie de grippe ? ». L’étude repose sur l’analyse et le compte de colonies de bactéries trouvées après que des volontaires aient toussé dans une « Boite à toux » mise ensuite en incubation pendant 48h. Les colonies de bactéries choisies mesuraient moins de 100 nm, une taille comparable à celle de virus de la grippe et du SARS-CoV-2 dont la taille est de 125 nm. L’unité de mesure pour compter les colonies de bactéries présentes était l’UFC (Unité Formant Colonie). 3 groupes de personnes ont été étudiés. Le premier groupe toussait sans masque anti-projections, le second avec un masque en tissu, le troisième groupe avec un masque chirurgical.
- Le groupe des personnes qui ne portaient pas de masque a permis de comptabiliser 200 UFC dans l’échantillon prélevé.
- L’échantillon des personnes portant un masque en coton représente pour sa part un compte de 43 UFC.
- Les personnes portant un masque chirurgical a permis de compter 30 UFC.
Les conclusions de cette étude ont permis d’affirmer que le masque en tissu avait de réelles capacités de filtration et était efficace contre la projection de bactéries ou virus, limitant ainsi potentiellement leur propagation.
Publication des Annals of Internal Medecine - 2020
Une autre étude beaucoup plus récente publiée le 6 avril 2020 par les Annals of Internal Medecine (Revue médicale créée en 1927 par l’American College of Physicians, l’une des plus influente au monde) intitulée « Efficacité des masques chirurgicaux et masques en coton pour bloquer le SRAS CoV-2 », a permis d’aboutir à des conclusions similaires.
4 patients touchés par le COVID-19 ont toussé dans une boite à toux à 5 reprises. Cette fois-ci, ce sont les charges virales qui ont été analysées afin d’étudier la capacité filtrante des masques chirurgicaux et masques en tissu. L’unité employée pour connaître le volume de la charge virale est le « log-copie/ml ». Il s’agit du nombre de copies d’un virus dans un volume de fluide (le nombre de virus COVID-19 que l’on retrouve dans le fluide recueilli après chaque toux).
Les charges virales médianes étaient de :
- 2,56 log copies/mL pour le test sans masque
- 1,85 log copies/mL pour le test avec masque en tissu
- 2,42 log copies/mL pour le test avec masque chirurgical
Cette étude démontre là aussi l’efficacité du masque en tissu afin de limiter les projections potentiellement contaminées.
Quelles sont les conditions de son efficacité ?
L’efficacité démontrée du masque en tissu lui a permis d’intégrer la liste des mesures barrières. Il est depuis, recommandé au grand public et devenu obligatoire si on souhaite prendre les transports en commun ou aller dans certains magasins. Néanmoins, il convient d’adopter de bonnes pratiques quant à son usage et sa manipulation.
Comment mettre et enlever un masque en tissu anti-projections ?
A priori simple, le processus d’utilisation du masque en tissu est déterminant pour éviter toute contamination. Voici la liste des étapes à respecter :
- Se laver les mains avec du savon et de l’eau, ou une solution hydroalcoolique
- Prendre le masque en ne touchant que les élastiques
- Placer le masque dans le bon sens
- Placer les élastiques autour des oreilles ou derrière la tête, selon la notice d’utilisation
- Rendre hermétique le masque en le plaçant correctement au-dessus du nez et appuyer fermement
- Tirer si nécessaire sur le bas du masque afin de le placer correctement au niveau du menton
Pour le retirer, il sera nécessaire de ne toucher qu’aux élastiques sans faire glisser le masque sur le cou ou la poitrine, et de le jeter directement dans un endroit approprié ou le mettre dans un sachet plastique fermé en attendant de le laver s’il s’agit d’un masque lavable. Il conviendra ensuite de se laver les mains !
En savoir plus : Comment utiliser un masque en tissu de protection ?
Laver le masque en tissu avant de le réutiliser
Le masque en tissu antiprojection ne peut être utilisé plus de 4h. Il doit ensuite être lavé afin d’être à nouveau efficace. Il convient de respecter plusieurs étapes. Voici la liste des étapes à respecter :
- Utiliser un programme qui permet de laver le masque à plus de 60 degrés pendant 30 minutes au moins
- Idéalement, sécher le masque grâce à un sèche-linge mécanique
- Repasser le masque à 120/130 degrés
Pour connaître en détail le processus de nettoyage du masque en tissu réutilisable, lire notre article : Comment laver un masque en tissu ?
La question du type de masque
Au-delà de la question des process d’utilisation et d’entretien du masque, il est légitime de penser que tous les masques ne se valent pas et que certains masques sont plus filtrants que d’autres ou fonctionnent différemment.
Parmi les masques recommandés pour faire barrière au coronavirus, on retrouve les masques « barrière ». Les masques barrière ont pour objectif premier d’éviter le contact des mains avec le visage. Il est également utile pour limiter les projections de gouttelettes grâce au pouvoir filtrant du tissu comme certaines publications scientifiques ont pu le démontrer. Les masques chirurgicaux ont des propriétés similaires au masque barrière et peuvent être utilisés par le grand public. En revanche, les masques barrière ne sont pas utilisés dans le domaine médical. Il faut savoir qu’un masque chirurgical au même titre que le masque en tissu, ne peut être porté plus de 4h.
Il existe une autre sorte de masque, le FFP. Ce masque permet à celui qui le porte de filtrer l’air inspiré au contraire des masques barrière qui filtre surtout, l’air expiré et limite les projections. Les masques FFP initialement utilisés dans le domaine de la construction / rénovation, sont particulièrement inconfortables. La respirabilité de ces masques est éprouvante pour le porteur du masque. Bien qu’efficace, il est complexe de l’utiliser dans le cadre de la vie normale.
En savoir plus sur : Les différents types de masques contre le COVID-19
Les tissus employés et leur qualité
La question du tissu se pose également. Plusieurs études ont testé la capacité filtrante de chaque type de tissu pour aider les fabricants à employer le matériau adéquat pour filtrer l’air expiré et inspiré. Tous les tissus ne se valent pas comme on peut l’imaginer facilement. Certaines idées préconçues ont laissé penser qu’une simple écharpe plaquée contre le visage pouvait être suffisante. Il n’en est rien : les tests réalisés pour connaître les capacités filtrantes de ces vêtements aboutissent à des conclusions décevantes. On apprend par exemple qu’une écharpe en laine de type Mérino filtre à 49% les particules d’1 micron. A titre de comparaison, un masque chirurgical filtre à plus de 90%.
Il en est de même pour d’autres matériaux tel qu’un t-shirt 100% coton qui ne filtrera qu’à 47% en couche simple et 77% en double couche.
Découvrir le classement des tissus les plus performants pour la fabrication de masques.
Un masque doit donc aussi son efficacité au tissu employé pour sa conception.
Les masques en tissu Navailles UNS 1
Une troisième catégorie de masque a été créée il y a peu, celle des masques UNS. Afin que les fabricants puissent concevoir, fabriquer et distribuer des masques UNS, les capacités filtrantes des tissus employés doivent être évaluées au préalable par la Direction Générale des Armées.
Les masques UNS Navailles testé par la DGA, permettent une filtration de l’air expiré mais également inspiré de particules d’1 μm à plus de 90%. Le masque UNS Navailles conçu grâce à un assemblage de tissus en polyester, permet de protéger le porteur du masque mais aussi son entourage. Ce masque en tissu est bien plus confortable qu’un masque barrière classique et offre une bien meilleure respirabilité par rapport aux masques de type FFP, tout en offrant des performances comparables. Il est ainsi parfaitement supportable durant 4h d’utilisation consécutives.
Découvrir le masque UNS Navailles
L’efficacité des maques est prouvée, ils sont aujourd’hui recommandés pour faire barrage aux virus tel que celui du COVID-19. Leur utilisation s’est généralisée mais l’efficacité d’un masque ne tient pas uniquement à sa conception ou sa composition. Il s’agit surtout de l’utiliser en respectant les procédés d’usage et d’entretien recommandés. Rappel : Un masque mal mis, manipulé avec les mains sur les surfaces externes potentiellement contaminées ou porté plus de 4h, n’aura plus aucune efficacité de protection pour le porteur.