Lorsque l’on parle de conséquences consécutives à la crise sanitaire du coronavirus, on pense tout de suite à la santé des personnes les plus exposées, celles qui malgré le confinement ont été obligées de travailler et de risquer leur vie. Mais on pense également à d’autres répercussions, notamment économiques et psychologiques. Certains métiers ont été plus touchés que d’autres pendant la crise mais qu’en est-il aujourd’hui ? Quelles ont les répercussions sur les métiers dit « vulnérables » mais également les autres sur le moyen et le long terme ?

 

Le risque infectieux

Les soignants ont été les personnes les plus touchées durant la crise. Au contact quotidien de patients atteint du coronavirus et malgré les mesures de protection prises lorsqu’elles étaient possibles (Pénurie de masques), on sait aujourd’hui qu’un soignant sur treize a été touché par le virus.

Les métiers de la grande distribution et des transports ont également été concernés par la pandémie. Le personnel des magasins a dû faire face de manière quotidienne au virus notamment à cause des contacts permanents avec les clients. Les métiers de la propreté, mais aussi les forces de l’ordre, l’armée ou les pompiers représentent une catégorie importante de métiers touchés.

On peut également prendre en compte les métiers de l’éducation et de la garde d’enfants. Ils ont été nombreux à devoir s’occuper des enfants du personnel soignant durant cette période. De ce fait, les travailleurs de ces secteurs d’activités ont aussi été touché par le risque de contamination.

Selon l’étude réalisée par France Stratégie, les activités essentielles qui ont perduré durant la crise représente 10,4 millions de personnes.

La vulnérabilité économique

Le risque infectieux a touché des millions de personnes. Mais il ne s’agit pas de la seule conséquence liée à la pandémie de COVID-19. Des secteurs d’activités entiers ont été interrompus à cause du confinement les exposant à une vulnérabilité économique inédite. Parmi ces activités « non-essentielles » on évoque les métiers de l’hôtellerie, de la restauration, des sports, des musées et théâtres, de la coiffure, du tourisme de manière générale, etc.

Ainsi lorsque l’on parle de personnes vulnérables on additionne les 4,2 millions de travailleurs précaires (CDD, intérim, conditions de travail difficiles, etc) aux 4,3 millions de travailleurs directement touchés par la crise : on fait référence ici aux personnes qui ont dû ralentir ou stopper leur activité à cause des mesures de confinement ou par le changement d’habitude des consommateurs.

Conséquences sur les habitudes de travail

Les habitudes de travail ont changé. Pour de nombreux travailleurs, l’activité a pu se poursuivre mais à la maison. Le télétravail implique de devoir changer les habitudes en sachant faire preuve d’adaptabilité : aménagement d’un espace prévu à cet effet, cohabitation avec des enfants en bas âge dont il faut d’occuper, s’organiser afin de pouvoir échanger dans de bonnes conditions avec les collaborateurs. Selon France Stratégie, ce groupe de personnes représente 3,9 millions de travailleurs. Il s’agit principalement de cadres exposés à un risque de surmenage dû à plusieurs formes de pressions : celle imposée par l’échange quasi constant avec l’équipe de travail et la hiérarchie, mais également celle qui se définit par l’obligation de résultats même en temps de crise. Le risque de burn-out est alors devenu plus important en cette période.

Isolement et désocialisation

Un 5ème groupe de travailleurs a été identifié comme vulnérable sur le long terme. Il s’agit des personnes qui ont été confinées sans pouvoir télétravailler et qui sont encore aujourd’hui en inactivité partielle alors que le déconfinement est effectif. Cette catégorie qui concerne les professions intermédiaires et employés qualifiés est exposée à un risque de désocialisation et d’isolement. A cela s’ajoute une pression mentale liée à la peur de l’inconnu et des conséquences de la crise sur leur avenir professionnel (Licenciement, difficulté ou disparition de l’entreprise, etc).

On parle ici de 4 millions d’emplois concernés.

Voici un tableau récapitulatif des groupes de travailleurs identifiés face aux conséquences de la crise :